Lundi 2 Mai

Ce matin, nous quittons sans regret l’île de Khong, l’hôtel n’était pas terrible. Pas très bien entretenu : des fuites d’eau sans compter un pommeau de douche qui nous est tombé sur la tête ! On s’embourgeoise, on a vu mieux.

Aujourd’hui les écoles sont fermées, le 1er mai étant tombé un dimanche les écoliers rattrapent le jour férié. Cela nous laisse songeur…

Notre journée s’annonce bien remplie, nous allons parcourir toute l’île pour voir son ancienne voie ferrée, la seule du Laos, construite par les français en 1893. En effet, les français voulant conquérir l’Indochine remontaient le Mékong  depuis le Vietnam, mais cette partie étroite du fleuve est parsemée de chutes d’eau et de rapides. La voie ferrée devait contourner ce barrage naturel. Aujourd’hui, il n’en reste presque rien, les voies ont été démantibulées et servent de barrière. Sinon, les vieilles locomotives pourrissent dans plusieurs coins de l’île.

La balade se fait à vélo, nous n’avions pas encore tenté ce mode de transport !

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Pour le repas de midi, nous nous arrêtons dans une gargotte, comme dit notre guide. La veille, il nous avait promis de nous faire goûter les oeufs de fourmis. Nous, toujours partant, avions volontiers accepté l’offre, mais quand on a vu arriver l’assiette d’oeufs frits, on était déjà moins enthousiaste… Parce que, non seulement il y avait les oeufs, très gros, mais aussi des fourmis (ils n’avaient pas dû faire trop le tri !). Bon, on s’est lancé. Il faut pas trop regardé, j’ai donc fait le premier pas suivi par les autres. Pour le goût, c’est un peu acide et ça craque sous la dent !

Après nos agapes, nous remontons sur nos bicyclettes direction l’autre côté de l’île pour voir les chutes de Liphi où vit une colonie de dauphins d’eau douce.

Ce sont les dauphins de l’Irrawaddy (rivière affluent du Mékong), espèce en voie de disparition. Nous embarquons sur deux bateaux, plus ça va et plus ils sont petits ! Nous ne nous faisons aucune illusion, notre guide nous ayant prévenu qu’ils sont difficiles à voir. Ils ne font pas des bons en l’air comme Oum dans les séries de notre enfance. Nous approchons donc de la zone, coupons les moteurs et nous laissons doucement dériver. Dans un premier temps, nous apprécions le silence et le cadre très beau. Tout à coup, nous apercevons des mouvements dans l’eau mais surtout nous entendons des bruits de soufflement. Les dauphins sont là ! Incroyable, c’est vraiment la surprise. Nous allons les guetter pendant presque trois quart d’heure. A droite, à gauche, devant nous des surgissements fugaces nous indiquent la présence des dauphins. Nous tentons des photos et un film…

Le soir nous arrivons dans un hôtel immense, il y a un golf. Ils n’ont pas beaucoup d’adepte, du coup ce sont les vaches et les buffles qui en profitent. Près du restaurant et de la réception, il y a la piscine. Là aussi peu d’adepte, il n’y a même pas de quoi s’asseoir. Notre bungalow à trois chambres est éloigné d’un bon kilomètre. On se sent un peu exilé.

Là encore, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Nous commençons le dîner fort sympathiquement, tout juste gênés par quelques insectes, puis c’est une nuée de mini mouches qui nous tombent dessus. Autant dire, que l’on a du en manger pas mal, à notre corps défendant. A notre retour dans nos chambres, derniers frissons : un gros cafard nous attend devant la porte et profitera d’un interstice sous la porte (un bon centimètre) pour nous rendre visite. Des cris suspects surgissent derrière le climatiseur, tout y passe : la citronnelle, la boule anti-moustique et la climatisation bien froide pour décourager les visiteurs ! Nous éjectons une grosse sauterelle et décidons avec Christine de calfeutrer la porte.  Elle renoncera même à sa cigarette du soir !